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UN HOMME HEUREUX ......?
29 septembre 2014

Se ressourcer par la plante des pieds

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Qui ne se remémore avec délices ses balades pieds nus sur le sable chaud ? Ou cette moquette angora caressée des orteils… Pour les Orientaux, les pieds jouent un rôle très important dans la relation avec la terre qui nous porte, assimilés qu’ils sont à des racines qui puisent dans le sol des énergies porteuses de vie. Une extraordinaire manière de se ressourcer… voire de s’imprégner de fragments d’histoire ! Prêts à tenter l’expérience ?

S’il est une zone de notre corps qui est souvent brimée dans nos sociétés occidentales, c’est bien la plante de nos pieds, tout asphyxiée qu’elle est au fond de chaussures étroites, enserrée dans de grosses chaussettes ou des bas nylon. Rares sont ceux d’entre nous qui laissent leurs orteils entrer librement en contact avec le sol plus de quelques minutes par jour. Une sensation pourtant si agréable (quand il n’y a pas d’éclats de verre ou de galets brûlants à redouter), comme on pouvait déjà le lire sur ce blog il y a deux ans (voir l’article « La philosophie des pieds nus » de Léo Babauta, traduit par Olivier Roland).

La plante des pieds perçoit la chaleur et le froid, les douceurs et les rugosités, mais elle est aussi spécialement sensible aux différences de relief. Le poids du corps se répartit différemment d’un point à l’autre de la surface plantaire, créant des zones de pression qui varient à chaque instant selon notre position ou nos mouvements. Un grand nombre de « capteurs » y renvoient en continu des informations au cerveau, capitales pour nous permettre de garder notre équilibre et diriger nos pas.

 

Rétablir le contact avec la terre mère.

 

Dans la tradition orientale, les pieds jouissent d’une vénération particulière. Notamment en Yoga, où plusieurs exercices travaillent leur « ancrage » au sol. Des exercices qu’on pratique debout, pieds nus, idéalement en contact direct avec la terre mère. Comme si le bas de notre corps s’enracinait dans la croûte terrestre.

Pour les adeptes du Yoga en effet, les énergies qui circulent par les pieds nous maintiennent en bonne santé, dans un puissant échange de « prâna » (principe vital du souffle), générateur d’harmonie. Une théorie multimillénaire dont il est possible de percevoir les effets – bien que ceux-ci n’aient pas fait l’objet d’analyses scientifiques approfondies – en plaçant sa conscience dans la zone de contact entre la terre et ses pieds, en visualisant les racines virtuelles qui nous relient au sol nourricier et en dirigeant sa respiration à travers ce canal. C’est dans l’herbe encore humide de rosée matinale que cette communication énergétique se produit le plus efficacement.

Une « mise à la terre », comme le diraient les électriciens, d’autant plus importante que nos semelles de caoutchouc nous isolent totalement de ces énergies vitales. N’oubliez pas, si l’approche orientale de la santé vous inspire, de vous octroyer régulièrement quelques minutes de rééquilibrage ionique en vous déchaussant sur un sol « conducteur », pour quelques respirations profondes et conscientes !

 

Entrer dans un autre âge ?

Tout enthousiasmé par ces exercices de ressourcement (développés durant mes cours de professeur de Yoga), j’ai tenté un jour d’adapter cette pratique à une démarche qui m’est chère : « l’expérimentation historique ». Archéologue de formation, spécialisé dans la restauration et la mise en valeur des monuments anciens, je cultive en effet une passion pour « l’interprétation du patrimoine culturel ». En pratique, j’encourage les amoureux d’histoire à se mettre à l’écoute des vestiges du passé, à faire se raconter les vieilles pierres, celles qui ont vu défiler des générations d’êtres humains.

Vous n’êtes pas obligés de me croire, mais le contact des pieds nus avec un « sol historique » permet réellement une perception originale du passé. Parce que les édifices anciens conservent dans leur matière même des souvenirs à transmettre. Des souvenirs que l’on capte par nos cinq sens, que l’on décode avec notre intelligence ou qui nous touchent de façon plus intuitive, éveillant des émotions en profondeur. Notre imagination « s’active » une fois reliée par le toucher à un objet d’époque. En particulier si cette communication passe par les pieds, qui ont plus encore que les mains cette capacité à capter les énergies.

 

Entrer dans l’histoire par les pieds nus : mode d’emploi.

La méthode que j’utilise pour me « relier » par les pieds à une autre époque est toute simple. Je vous invite à l’expérimenter lors de votre prochain séjour dans un édifice d’époque :

  1. Repérez un sol historique, par exemple un vieux parquet, un dallage de pierre poli par les ans ou un carrelage de céramique, voire une cave en terre battue.
  2. Assurez-vous que l’on ne risque pas de vous déranger pendant au moins dix minutes.
  3. Enlevez vos chaussures et vos bas et dressez-vous sur le sol de la pièce, si possible à un ancien endroit de passage (on peut aussi pratiquer cet exercice sur une chaise, si la position debout est inconfortable).
  4. Fermez les yeux et laissez votre corps se détendre, en maintenant juste assez de fermeté dans les épaules, le bas du dos et les jambes pour rester droit.
  5. Basculez le bassin vers l’avant, rentrez un peu le menton, détendez votre visage, relâchez votre mâchoire et laissez vos bras souples le long de votre corps.
  6. Respirez lentement, en prenant la peine de suivre le passage de l’air à travers vos narines.
  7. Une fois calmement installé(e) dans la posture, déconnecté(e) de la réalité, concentrez votre attention sur vos pieds.
  8. Percevez les sensations, sous la voûte plantaire, lorsque vous déplacez tout doucement le poids de votre corps vers l’avant, vers l’arrière, puis sur les côtés.
  9. Tentez de ressentir les inégalités du sol, ses aspérités et ses douceurs, les zones tièdes et celles qui restent fraîches.
  10. Puis progressivement, « ancrez » vos pieds sous la surface du sol, comme si des racines poussaient sous vos talons et sous la base de vos orteils.
  11. « Ouvrez » mentalement le canal que vous venez de créer avec ce fondement historique en y faisant circuler votre respiration : à l’inspiration, visualisez que l’air passe de votre nez à votre ventre puis à vos pieds, avant de plonger dans l’épaisseur du sol ; à l’expiration, laissez remonter au travers de votre corps le flux ionisé de cette couche « archéologique », qui vient combler l’espace laissé vide par le souffle chassé des poumons.
  12. Pour intensifier l’échange, rentrez le ventre à la fin de chaque expiration, comme un piston de pompe aspirante puisant de l’eau au fond d’une nappe phréatique.
  13. Tout doucement, laissez-vous imprégner par cette énergie qui remonte du sol, équilibrant vos propres tensions.
  14. Puis tentez de capter au passage de l’air les sensations qui remontent du passé, les émotions qui naissent en vous (paix, sécurité, trouble, humilité, désarroi, inconnu…).
  15. Essayez de comprendre pourquoi ces sensations vous habitent, de reconstituer par l’imagination la manière dont se présentaient les lieux, plusieurs générations avant vous. D’où venait la lumière ? L’ambiance était-elle humide ou au contraire sèche ? Planait-il une odeur dans la pièce ?…
  16. Comme si vous étiez les figurants d’un film historique, visualisez les personnages qui habitaient la demeure, suivez-les du regard dans leurs occupations de tous les jours. Étaient-ils chaudement vêtus ? Vous semblent-ils calmes ou inquiets ? Quelle était leur conversation ?
  17. Petit à petit, des images vont jaillir derrière vos paupières closes, des sons résonner en vous. Ces « souvenirs » seront d’abord fugaces, puis de plus en plus précis à mesure que vous augmenterez votre capacité de concentration.
  18. Si vous « perdez le contact », revenez en pensée dans la plante de vos pieds. Sentez-y circuler les flux d’énergie, la respiration, les émotions évadées du passé, puis accrochez-vous à l’une d’elles et « prenez-la en photo » dans votre chambre noire intérieure…
  19. Quand vous aurez pris le temps de vous imprégner suffisamment de ces scènes d’un autre temps, fermez en pensée le canal ouvert au bas de vos pieds. Intensifiez progressivement votre respiration. Remuez doucement le bout des doigts, puis vos autres membres et enfin, tout en douceur, ouvrez les yeux

Consacrez quelques vraies minutes à cet exercice. L’histoire ne se livre qu’à ceux qui prennent le temps de se mettre à son diapason, de se placer « sur sa longueur d’onde ». Vous ne ressentirez peut-être pas grand-chose la première fois. Mais n’hésitez pas à reprendre cette posture de mise en communication temporelle en d’autres circonstances : on trouve de plus en plus rapidement la bonne fréquence.

 

Autosuggestion ?

Je me dois de préciser ici – sous peine de perdre toute crédibilité à vos yeux – qu’il est évidemment impossible de retourner pour de vrai dans le temps. C’est par l’imagination que ces « scènes du passé » vous viendront en tête et il est vraisemblable que les plus rationnels parmi vous se sentiront peu attirés par ce genre d’expérience. Les sensations qu’elle procure, à la limite du rêve éveillé, seront d’ailleurs différentes d’une personne à l’autre, variant en fonction des connaissances historiques, des références culturelles et des dispositions psychologiques de chacun…

Il n’en reste pas moins que les vestiges d’époques anciennes sont spécialement évocateurs et que cette méthode de « mise en relation » directe, par la plante des pieds, est un très efficace amplificateur à sensations. Il serait dommage de se priver de telles excursions, si dépaysantes, surtout lorsqu’elles s’accompagnent d’un rééquilibrage énergétique bienfaisant.

 

À votre tour.

Voilà, vous avez compris pourquoi j’ai décidé de consacrer un site web à ma passion pour les vestiges d’époque propices à l’évasion, en particulier les demeures anciennes dans lesquelles on peut encore « loger dans l’histoire ». Il est évidemment beaucoup plus facile de se livrer à un exercice comme celui que je viens de décrire dans une chambre louée pour la nuit que de se déchausser au milieu d’un musée, d’un monument public ou d’une ancienne église… !

Surtout, racontez-nous ci-dessous les histoires que vous auront inspirées « vos pieds » ! Je ne serais pas étonné qu’un scénariste de film ou un auteur littéraire vienne un jour pêcher quelques idées dans un tel vivier…



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